Nous avions laissé la capitale hongroise à Buda avec son quartier du château, son bastion des pêcheurs et son église hongroise.
Passons alors le beau Danube bleu si cher à Johann Strauss – qui, soit dit en passant, deviendra peut-être d'ici quelques jours le dangereux Danube rouge – du côté de Pest. Il faut emprunter l'un des nombreux ponts de la ville ; le pont des Chaînes est la plus majestueuse de ces passerelles. Derrière nous, déjà, c'est une vue imprenable sur Buda qui s'offre à notre regard.
Deux monuments nous accueillent à notre arrivée sur l'autre rive. En face, un hôtel : le Gresham Palace, bâti en 1907 dans le style Art Nouveau malgré une apparente austère façade. À gauche, l'Académie hongroise des Sciences.
Si l'on longe le Danube, on se trouve très vite devant le Vigado, une salle de concert qui affiche également un étonnant style Art Nouveau : malgré les dimensions importantes du bâtiment, tout n'est que finesse. Deux étages de cinq grandes arcades vitrées permettent l'entrée de la lumière ; tout autour, la délicate sculpture de la pierre blanche entretient une légèreté raffinée. Regardant le monument, le dos au Danube, un petit être de bronze semble attendre là des amis qui ne viennent jamais.
Derrière le Vigado, c'est la place Vörösmarty dominée par d'imposants bâtiments, tantôt massifs, tantôt très modernes, faits de verres et de fer ; mais le coeur de cette place est bien le café Gerbeaud. Les amateurs de pâtisserie s'y précipiteront : les prix abordables permettent de déguster de salvatrices gourmandises, pas forcément très légères mais toujours délicieuses. On peut aussi y manger des plats cuisinés mais nous sommes désolés, nous n'avons pas eu encore la chance d'y aller nous restaurer.
Il est temps alors de revenir vers l'un des plus beaux monuments de Budapest. Trônant fièrement sur une place, au bout d'une rue aux immeubles colorés, c'est la basilique Saint-Etienne. Nous regrettons seulement l'environnement de la basilique : des immeubles laids datant d'une époque toute récente où, visiblement, l'harmonie architecturale n'était pas au goût du jour ...
La basilique a été inaugurée en 1906, à une époque où la Hongrie était une composante de l'immense et hétéroclite empire austro-hongrois.La basilique est de style néo-baroque ; elle se caractérise par un haut dôme, cerné par deux tours. Au centre, le décor classique use de tous ses atouts : colonnes, pilastres, fronton où une Vierge à l'Enfant siège au milieu de guerriers. Dans le porche d'entrée, une mosaïque d'inspiration orthodoxe casse quelque peu la rigueur Renaissance de l'édifice.
A l'intérieur, ce ne sont que dorures, mosaïques et marbres. Riche décor au service du culte. La coupole est tapissée de reliques représentant Dieu, le Christ, des prophètes et quelques-uns des Apôtres. Le tout forme un ensemble très lourd mais radieux. Au fond, les reliques de Saint-Etienne peuvent être éclairées ... si vous voulez bien y mettre le prix (modéré).
Pest est encore vaste. Nous y reviendrons, à travers ce blog, pour en montrer fidèlement les splendeurs.