Nous voici en Bretagne. Pour de vrai. Pas seulement pour les vacances. Nous avons déménagé de Paris pour nous installer à côté de Rennes pour nos études. À partir de là, il était inconcevable de ne pas faire un article sur cette terre celtique.
Partons sur les traces de notre second voyage en contrée bretonne. Nous étions alors en mai 2009. Direction la côte de granit rose et la célèbre Perros-Guirec. Mais avant, nous nous arrêtons au cap d'Erquy. La mer, la roche déchirée, une ou deux maisons solitaires, des genêts d'or, une grouillante faune microscopique et, en fond, le seul bruit du vent battant ce monde brut.
Il y a peu de choses à dire sur ce site exceptionnel de beauté et de calme où chaque parcelle de la pointe recèle pour l'oeil un divertissement éphémère. Et pour compléter le tableau idéal, quelques voiles blanches, disséminées ça et là, immobiles tâches semblant n'être ici que pour ravir le regard du visiteur.
Au loin, un phare se dresse face aux flots, rempart solitaire et sentinelle éternelle.
Il était déjà temps de partir. Nous filons déjà vers l'abbaye de Beauport. Les ruines datent du 13ème siècle. Un calme certain règne dans les lieux. Pourtant, nous ne ferons pas la visite ; nous arrivons trop tard. Peu importe finalement ; nous décidons d'effectuer la petite promenade derrière l'abbaye, dans ce qui fut peut-être les anciens jardins des moines.
Nous continuons ensuite vers Paimpol où nous passons rapidement. Le port est charmant et les vieilles pierres grisonnantes s'accordent parfaitement avec les peintures vives des ouvertures des maisons. Mais il est déjà tard ; il faut songer à trouver un gîte ainsi que le couvert. Nous dégottons finalement tout cela à Lannion, la capitale du Trégor.
Lannion est une jolie ville mais nous ne prenons guère le temps de la visite. Un tort, sûrement. A la place, nous y dégustons d'excellentes crêpes dans une crêperie sans prétentions.
Le lendemain, après une nuit très fraîche, nous nous rendons sur la côte de granit rose. Le nom ne pouvait guère laisser de surprises ; pourtant, ce paysage aux allures méridionales surprend. À côté des pins, des blocs dispersés, parfois les uns sur les autres, aux teintes grises et rouges, rosies par le soleil. Le lieu est unique ; nous nous asseyons quelques instants pour l'admirer.
Notre prochaine étape est Ploumanac’h, un petit port de pêche où le temps semble, là aussi, s'être arrêté. Les chétifs bateaux de pêche peuplent par dizaine la maigre baie. Il faut voir l'incroyable diversité de ces frêles vaisseaux, les couleurs changeant de l'un à l'autre sur chacun des éléments.
Après un court passage à la pointe de Bihit, où un court isthme relie un petit bout de terre à notre continent et où nous pouvons jouir, au milieu des fleurs jaunes et violettes, d'une vue agréable sur Trébeurden, nous filons au château de Tonquédec. Étonnant édifice que ce château rectangulaire, situé au milieu d'une forêt dense. Datant du XIIIème siècle, il exhibe fièrement ses fortes tours rondes.
Notre séjour se termine bientôt. Reste le temps de profiter d'une plage de sable fin aux rochers marins, recouverts d'algues ; comme dans tout port breton, quelques bateaux attendent impatiemment la marée.
Notre dernier lieu d'émerveillement est un voyage en terrain connu pour nous. Le cap Fréhel et son phare se découvrent à nous en fin de journée. La lumière reste toutefois vive. Garés un peu loin, nous marchons de longues minutes sur un chemin de terre qui court au milieu de la lande battue par le vent. La tête verte du phare surgit alors. Les vagues viennent s'écraser sur les rochers, l'écume dessine des formes imaginaires. Puissante Nature ! Nous voilà dans l'un de ces bouts du monde innombrables que compte la Bretagne.