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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 18:00

La pluie fine se disperse. Les nuages disparaissent. Quelques blancs, là haut, y restent, rassurants. La route sèche vite mais bientôt le chemin s’arrête. Sur le panneau, des horaires affichés. Impossible de ne pas s’en préoccuper. Le prochain passage est pour bientôt. Une petite heure à attendre, et l’odeur du vent qui nous parvient jusqu’aux narines. Une heure, et une tentation marine.

Peu de monde dans ce sens. Sitôt la portière refermée, l’envie de l’ouvrir à nouveau, embrasser ce monde sage et sain qui attend la prochaine montée des eaux. Une flaque d’eau salée sur le bas-côté, et déjà les premières bottes piétinent le sable miraculeux. En quittant ce monde on en saisit toute la fragilité, qui n’est pas sans nous épargner. Cela, des tourelles nous le rappellent.

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Le gois est derrière nous. Il s’empêtre dans un camaïeu de gris. De l’autre côté, encore dix minutes à le regarder. A scruter cet horizon simple, rien qu’une route sur un peu de mer. Cette île au loin, qui pour l’instant n’en est plus une. Mais l’horloge s’alarme soudain, et il faut repartir. Car le chant des vagues est pareil à celui des sirènes ; à trop s’y complaire, forcément on s’y perd.Noirmoutier 689

Noirmoutier 688

Le corps part mais l’âme demeure. Des images de port et de plage surgissent. Des barques de pêcheurs sur l’onde calme. Le sable blanc comme les murs des maisons. Un soir printanier, où tous les éléments se raisonnent pour ne pas briser l’instant. La mer bleue, qui a laissé ses traces sur le fond des bateaux et sur les portes et les volets. Et sur l’âme aussi, qui doit tout quitter.

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Reviennent aussi les souvenirs des chemins étroits. Des portes qui donnent sur des jardinets, des murets par les lierres envahis, des tuiles qui rougissent et soudain refroidissent sous la protection des pins. Plus loin un peu de béton, sur lesquelles les pieds allés dans l’eau déposent d’éphémères empreintes. Et à l’air les petons, tandis que sous le parasol, l’on profite d’une glace ou bien d’une boisson.

Noirmoutier 681

Remembrance de ciels blancs et de châteaux bleus, de tours fortes et de donjons massifs émergeant de ces forêts délicieuses où il est impossible de se perdre. Les voix et les violons y ont depuis longtemps chassé les fracas des canons. Même les palmiers y poussent, bien loin de l’agitation des soldats et des mousses. D’énormes boulets y font fonction de siège quand jadis c’est devant les murs qu’on le mettait.

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Et puis la ville en l’île, ses murs et ses volets de toutes les couleurs, son clocher qu’on voit de loin puisque tout est plat, sauf les sensations et la saveur de nos pas. On a encore oublié ses balconnets ronds et fleuris, ses plantations qui s’accoudent aux murs tels des gamins impolis, ses promesses de large et son nom qui sonne clair et sombre : Noirmoutier.

Noirmoutier 665

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