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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 15:21

Une terre sacrée. Un nom qui évoque, de par le monde, le plaisir des papilles, l'émerveillement du palais. Les plus belles robes. Les nez les plus fins. Des corps délicats ou puissants, des équilibres qui bouleversent nos sens. Un saint règne sur cet empire des sensations car, il faut l'avouer, c'est vers des cieux bien lointains que nous emmènent ces nectars aux noms équivoques de Château Cheval-Blanc, Château Angélus, Château Pavie ou Château Beauséjour.

Qu'ont-elles donc de si précieux ces terres de Saint-Émilion ? Quelle est l'adéquation mystérieuse qui aboutit à la naissance des vins les plus nobles ? À toutes ces questions, malheureusement, je n'apporterai pas de réponse. Pourtant, il n'y a qu'à promener notre regard sur ces étendues de vignes pour comprendre que ces terres ont quelque chose d'exceptionnel.

Il faut aller dans le Bordelais pour comprendre à quel point les vignes font partie à la fois du paysage et de la vie girondine. L'homme a modelé la Nature pour en récolter tous les meilleurs fruits. Les paysages du vignoble de Saint-Émilion, loin d'échapper à cette construction savante du terroir, l'accentuent même. Les vignobles s'étendent, sans limites, affichant dans cette période automnale les tons d'or et de sang qu'on voit habituellement sur les forêts de caducs. Au milieu de ces arbres à vins, constitués en rangées disciplinées, entre les rangs infinis de ces cépages admirables s'élèvent les châteaux qui consacrent la domination de l'Homme sur ces territoires ordonnés. Ils sont aussi le reflet du prestige que certaines familles ont pu tirer des grappes miraculeuses. Châteaux et vignes rythment ainsi le paysage de Saint-Émilion : maillage magique où se produisent les meilleurs vins.

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Saint-Émilion : une appellation et un village. Car, on l'oublie trop souvent, Saint-Émilion est avant tout l'une des plus belles cités médiévales de l'antique Guyenne.

Dans le village haut, le plus grand édifice de la ville nous accueille : il s'agit de la collégiale, remarquable notamment pour son portail, sur le côté gauche ; malheureusement, la plupart des personnages ont subi les outrages du temps. À l'intérieur, quelques peintures murales rappellent que les églises étaient autrefois peintes. Attenant à la collégiale, le cloître est encore en bel état.

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À proximité s'élève une tour étrange, seule et haute, qui est en fait le clocher de l'église monolithe, creusée entre le VIIIème et le XIIème siècle. La terrasse offre un beau panorama sur les toits de la cité. De nouveau dans les rues, on prend plaisir à se perdre entre les vieilles pierres ; les toits rougis contrastent de belle façon avec la pierre blanche. Dans la ville que l'on pourrait qualifier de basse, le point central est la place du marché ; les portes de l'église monolithe, closes, sont surmontées d'un tympan lui aussi en partie détruit. Autour de la place, quelques boutiques vendent de jeunes ceps, avivant l'espoir de voir pousser dans son propre jardin quelques bouteilles du meilleur cru.

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Quelques vignes plus loin, plusieurs sites méritent également un détour. C'est le cas de Castillon-la-Bataille, longeant la Dordogne. Le site est resté célèbre pour sa bataille du 17 juillet 1453 où les troupes françaises vainquirent celles, anglaises, de John Talbot, mettant fin dans les faits - car officiellement, il faut attendre le traité de Picquigny en 1475 - aux affrontements franco-anglais connus sous le nom de guerre de Cent Ans. Une colonne, située en Dordogne, indique même l'endroit où mourut ledit Talbot. Plus au sud, le village de Pujols présente un château, semblable à une grosse bâtisse fortifiée.

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Vignoble loué par tous les amateurs de vins, Saint-Émilion recèle d'autres trésors que ses cépages. Les paysages de vignes et la vieille ville de Saint-Émilion valent à eux seuls le voyage. Dépaysement, plaisir des yeux et de la bouche sont les principaux arguments de ce terroir. En somme, un bon prétexte pour ramener quelques bouteilles.

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 20:41

Nous laissons Honfleur derrière nous, traversons le pont de Normandie qui, malgré son prix quelque peu exagéré est une véritable prouesse architecturale qu'il convient d'apprécier à sa juste valeur, remontons les champs de lin et de blé du pays de Caux. Arrivés au Tréport, il ne reste plus qu'à passer la frontière entre la Haute-Normandie et la Picardie ; la frontière est seulement administrative car les accents peuvent parfois se confondre dans les endroits isolés du pays de Caux ou du pays de Bray.

Mers-les-Bains est bien picarde. Elle s'étale sur un front de mer, exhibant ses façades colorées et aux architectures toutes différentes. Ce petit délice pour les yeux est permis grâce au fait que la ville a miraculeusement échappé aux bombardements de la dernière guerre mondiale.

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Venir à Mers-les-Bains, c'est comme faire un voyage dans le temps. Plus précisément, c'est revenir à la Belle Époque, cette période troublée politiquement, entre les deux guerres franco-allemandes (guerre franco-prussienne de 1870-1871 et Première Guerre Mondiale dès 1914) mais florissante au niveau des Arts et de la Culture. Après être passés sous l'ombre de l'église Saint-Martin qui date de 1928, nous arrivons enfin au front de mer, aussi appelée Esplanade du Général Leclerc.

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Là, ce ne sont que villas de style Art Nouveau de la Belle Époque qui, chacune, porte un nom. Possédant parfois un bow-window, ces villas affichent des teins vifs : rouge, vert, jaune, bleu, mauve ... Chacune bénéficie de son balcon privé permettant de voir ... et d'être vu.

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Les villas sont parfois très étroites ; cela n'empêcha pas les architectes de faire preuve d'audace dans leurs travaux, s'autorisant de temps à autre quelque folie. Les villas ne sont pas que l'apanage du front de mer. Les nombreuses rues qui y débouchent regorgent elles-mêmes de villas dont l'excentricité dépasse parfois celle des villas de la promenade.

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Honfleur, Mers-les-Bains, deux villes, deux ports postés sur la Manche. Les styles y sont radicalement différents : maisons à pans de bois traditionnelles centrées autour du bassin de plaisance pour Honfleur, front de mer Art Nouveau à Mers. Le plaisir des yeux reste cependant le même et que la promenade est agréable quand elle qui stimule notre imagination et nos sens.

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 21:28

Les côtes de la Manche, lisses ou accidentées, ont offert à nos ancêtres des havres idéaux où se sont établis des ports plus ou moins importants. À 150 km de distance l'un de l'autre, deux ports au cachet indéniable, usent de leurs charmes pour satisfaire nos désirs d'esthétisme.

Sur la côte normande, entre le pont de Normandie et les plages du Débarquement, Honfleur est un port à l'allure faussement tranquille, riche d'une histoire longue. Plus au nord, sitôt quittée les terres normandes, à la sortie du Tréport, Mers-les-Bains est une escale picarde dont le front de mer aligne des façades aussi colorées que différentes.

La voiture sitôt garée sur le parking réservé aux touristes, nous nous dirigeons vers le petit port d'Honfleur, remarquable par sa disposition. Comme recroquevillé sur un bassin où sont amarrés ça et là des esquifs diversement bigarrés. Tout autour, les maisons se rassemblent, hautes et étriquées. Pans de bois et ardoises s'accordent le mieux possible et donnent à l'ensemble une impression d'austérité et d'introversion.

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Tout autour du port, ce ne sont que restaurants et boutiques de souvenir. Les couleurs des rez-de-chaussée sont chatoyantes ; l'été, les nombreux visiteurs animent la ville de leurs déambulations fiévreuses. À l'entrée du bassin, la lieutenance rappelle, si besoin était, que Honfleur est un port historique ; lieu de résidence du gouverneur du port, elle marquait autrefois l'entrée dans la ville.

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Sitôt que l'on s'enfonce dans la ville, le flux de touristes diminue un peu. Les façades, pourtant, restent belles et se font face dans des ruelles parfois étroites. Au détour des pavés s'élève l'église Sainte-Catherine, élégante et chaleureuse, entièrement de bois et d'ardoises. Construite au XVème siècle, elle possède la particularité d'avoir un clocher séparé de la nef. Ce clocher sert aujourd'hui d'annexe au musée Eugène Boudin, enfant du pays et peintre impressionniste.

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Construite par des charpentiers marins, son intérieur se distingue par une voûte en forme de coque de navire. Des ex-voto rappellent que la mer, si elle fut – ici comme ailleurs – nourricière fut aussi meurtrière.

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Honfleur est une étape particulièrement agréable et – pour les amateurs – photogénique. Autour du port s'organise une ville faite de pavés, de bois et d'ardoises, une ville qui aura vu naître, grandir ou mourir de grands hommes, illustres ou anonymes, tels le peintre Boudin, le musicien Satie, ou encore les innombrables pêcheurs jamais revenus de leurs campagnes, bâtisseurs de la renommée de la ville et de ses édifices.

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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 21:35

A partir d'Orléans, prendre la route de Beaugency. Ne pas passer le pont sur la Loire. Au contraire, filer vers Josnes. Là, prendre la D70a. Les champs succèdent aux champs ; au bout des routes hasardeuses, Talcy. Le nom n'évoque peut-être pas grand chose à une grande majorité de gens. Pour être tout à fait honnête, nous étions dans ce cas. Inconscients du patrimoine que recélait cette petite ville ; son joyau, c'est son château, classé en tant que Monument National – ces monuments sont gratuits pour les moins de 26 ans résidants en Union Européenne – et merveilleuse surprise.

Château de la Beauce, château des poètes : Talcy est riche d'une histoire qu'il convient ici de retracer quelque peu. Construit au XVIème siècle dans un style Renaissance – mais où la caractéristique défensive des châteaux médiévaux est encore présente – Talcy est une demeure seigneuriale de taille modeste mais au charme certain. Son premier propriétaire est un italien, Bernard Salviati, banquier de l'entourage de François Ier, qui le fait construire dès 1517. Au XIXème siècle, le château passe dans les mains de divers propriétaires.

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Château des poètes : voilà une idée qu'il faut bien développer. En effet, entre les murs de Talcy ont résonné les pas de Ronsard et d'Agrippa d'Aubigné, deux figures majeures de la littérature française du XVIème siècle. Les deux poètes éprouvèrent un amour passionné pour, respectivement, la fille et la petite-fille de Bernard Salviati.

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Intéressons-nous désormais au château proprement dit. Curieux mélange architectural que Talcy, entre héritage médiéval militaire et prémices de la Renaissance. Sa grande tour-portail est visible au loin ; à l'intérieur, l'on découvre une cour au charme délicieux : un puits aux accents romantiques semble attendre d'invisibles amoureux. Tout près, un préau, désert, retentit des vers d'amour de Ronsard pour Cassandre.

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Les intérieurs sont remarquables pour leur mobilier datant du XVIIIème siècle. Les plafonds à la française y sont rois ; les princes en sont les décors muraux, tapisseries, tableaux et papiers peints.

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Sitôt la visite des intérieurs terminée, on peut alors se diriger vers le verger. Celui-ci est séparé de la cour du château par un petit escalier. De taille modeste, le verger offre un instant de quiétude. Revenant vers le château, nous passons à côté d'une volière où quelques oiseaux s'égosillent. De l'autre côté du chemin, un colombier parfaitement conservé et où, semble t-il, quelques locataires ont encore élu domicile.

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Talcy est un site étonnant et riche. Le contraste entre le raffinement du château et son environnement campagnard surprend. Site excentré des châteaux de la Loire, Talcy mérite amplement un arrêt. Sa situation, son décor, son charme fera, à coup sûr, le bonheur des amoureux de lieux romantiques.

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 17:28

Barcelone est l'une des villes les plus dynamiques de la Méditerranée. De plus, la capitale catalane est un vrai petit paradis pour les vacanciers qui peuvent y alterner visites culturelles et détentes à la plage sans autre moyen de locomotion que leurs pieds.

Pour rester dans l'esprit de ce blog, nous laisserons de côté nos flâneries estivales au bord de la plage. Restons alors du côté culturel ; un nom, célèbre, vient alors immédiatement à l'esprit. Un nom irrémédiablement synonyme de Barcelone, de folie architecturale, d'audace avant-gardiste. Antonio Gaudì, génial architecte qui aura bâti la majorité de son oeuvre dans sa ville de Barcelone – bien qu'il fut né à Reus -, se servant de ses rues pour y établir son propre musée à ciel ouvert.

Notre visite commence par le quartier de l'Eixample, c'est-à-dire de l'extension. Quartier créé au XIXème siècle, l'Eixample se caractérise par un quadrillage systématique qui forme un plan orthonormal. Pour briser cette régularité aux allures américaines, l'architecte Cerdà a misé sur la Diagonal, une vaste avenue aux boutiques chics.

C'est dans ce quartier que Gaudì a exprimé tout son génie. À quelque dizaines de mètres l'une de l'autre, deux maisons symboles de son oeuvre : la Casa Milà et la Casa Batlló. La première, construite entre 1906 et 1912, est peut-être la plus célèbre des maisons imaginées par Gaudì. Cette maison a la dimension d'un palais ; un palais qui, en apparence, n'a de remarquable que ses balcons en fer forgé. Le travail de ce fer est en effet d'une grande virtuosité : irrégularités parfaites, pleins et vides où les courbes s'enchevêtrent dans une chaotique poésie. La casa est tout aussi remarquable pour les ruptures constantes dans sa verticalité. La pierre ondule littéralement et c'est toute la maison qui danse.

Au rez-de-chaussée, l'édifice semble tremblant sur ses colonnes de grosseurs inégales. Au sommet, ce sont des sorties d'escalier que Gaudì a recouvert de mosaïques. Tout simplement déroutant. Nous devons mettre cependant un gros bémol à cette Casa Milà. Son prix est tout simplement exhorbitant et prohibitif. Ou quand l'accès à la culture est encore une fois une question de prix ...

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Pour la casa Batlló, la remarque sur le prix est tout aussi valable. Nous nous contenterons donc de l'extérieur. Qu'importe finalement. L'extérieur est encore plus frappant que celui de la Casa Milà. Rares sont les maisons pour qui l'architecte a pris comme modèle ... un animal. Quand cet animal se révèle être aquatique, ce sont alors les écailles qui apparaissent, des impressions de branchies et une couleur bleutée qui tranche plaisamment avec les immeubles environnants. Les balcons sont autant de masques de mort aux allures vénitiennes, protégeant pourtant de la chute les habitants des lieux.

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Plus au nord se trouve l'un des poumons verts de la ville. Au terme d'une marche – d'une ascension devrait-on même dire ! – relativement éprouvante, nous parvenons enfin au parc Güell. Parcourant un petit chemin de terre sèche, nous sommes, dans les premiers temps, étonnés de la réputation qui précède le parc ; la balade est agréable, certes, mais sans plus. Nous comprenons mieux en arrivant dans la zone bâtie du parc. Tous les édifices de ce lieu forment un ensemble étrangement cohérent si l'on accepte l'idée de se trouver au centre même de la folie gaudienne. Palais biscornus, mosaïques oniriques, verdure luxuriante, arcades psychédéliques : on nage en plein rêve.

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Il est temps de terminer notre périple dans les pas de Gaudì. Et quelle meilleure fin que son oeuvre la plus célèbre et la plus profonde ? Gaudì a beaucoup lu et était imprégné des styles architecturaux religieux. Dès 1882, le chantier de la Sagrada Famìlia est lancé ; aujourd'hui, il n'est toujours pas fini et son financement repose entièrement sur des fonds privés (les visites notamment). Il est important de noter que la Sagrada Famìlia n'est pas la cathédrale de Barcelone ; c'est une basilique (depuis le dimanche 7 novembre 2010).

La Sagrada Famìlia se remarque au milieu du paysage urbain. Ses tours s'élèvent, cylindres étirés aux centaines de niches au-dessus de portes richement décorées. Partout sur les murs, l'on observe des scènes de la Bible, sculptées de manière naïve et pourtant émouvantes. Gaudì a ajouté de très nombreux symboles sur cette oeuvre architecturale qu'il poursuivit jusqu'à sa mort, en 1926 ; une oeuvre monumentale, depuis le plus petit détail jusqu'à l'ensemble grandiose. Une mine d'or architecturale, un trésor de la pensée artistique.

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A l'intérieur, les jeux de lumière inondent de rouge, de vert, de jaune les murs de l'édifice. Au milieu du chantier permanent, d'immenses colonnes partent vers les sommets, se terminant par des clés de voûte absolument surprenantes et uniques ; les lignes semblent partir de nulle part et se rejoignent en un agglomérat confus.

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Gaudì a durablement marqué Barcelone. Chaque rue de la cité catalane semble encore habitée par l'esprit du génial architecte, mort trop tôt, non sans avoir inscrit son nom au Panthéon des architectes. Digne héritier de ses illustres prédécesseurs, Gaudì est aussi le représentant d'une architecture imaginative où le rêve prend enfin le pas sur les réalités par trop restrictives. Un poète de la pierre, en quelque sorte.

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 21:30

Aujourd'hui département quelque peu marginal, coincé entre les deux métropoles que sont Rennes et Le Mans, la Mayenne est pourtant un département riche en histoire. Autrefois partie de la région du haut Maine, la Mayenne possède cet attrait bucolique des campagnes peuplées de chênes solitaires, de champs de maïs balayés par les chauds vents d'été et de vaches apathiques, broutant nonchalamment ce tapis vert des bocages.

C'est dans ce cadre reposant que nous sommes partis à la recherche de cette Mayenne historique. Deux sites, deux époques, deux pouvoirs politiques différents qui se sont installés, à quelques kilomètres de distance. 

À 10 km au sud-est de Mayenne, c'est l'un des plus importants sites gallo-romains de tout l'Ouest français. Jublains est aujourd'hui une petite ville qui suscite la curiosité des archéologues. L'antique Noviodunum fut une ville importante, située au croisement des relations entre la Manche et la vallée de la Loire. Quatre monuments sont présentement visibles ; le reste de la cité serait caché sous l'actuelle ville de Jublains.

Le musée prend place dans la forteresse aux dimensions imposantes, datant du IIIème siècle après J.C. Dans le village, sous l'église, ce sont les thermes qui sont visibles. Une explication audio nous permet de mieux comprendre le site, son utilité et son fonctionnement. Les thermes sont véritablement l'un des marqueurs les plus significatifs de la romanité dans les provinces conquises. Après cette animation, le chemin se poursuit vers le théâtre, datant du Ier siècle après J.C., de forme circulaire et de taille modeste. Encore une fois, on ne peut que souligner le souci d'explication la plus claire possible mis en place par le service départemental de la Mayenne. Le terme de théâtre ne doit pas tromper ; s'il pouvait y avoir, effectivement, des scènes théâtrales dramatiques, il pouvait également s'y dérouler des combats de gladiateurs. Ah ! Ces Romains savaient vivre ! La place de chacun dans les gradins n'était pas laissée au hasard ; les personnages les plus importants de la cité s'asseyaient aux premières loges. Deux mille ans plus tard, rien n'a changé ...

À côté du théâtre se trouve le temple. À l'origine, il s'agissait d'un temple consacré aux divinités gauloises ; les Romains l'ont simplement transformé.

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Nous quittons Rome et son imaginaire, ses gladiateurs et ses légionnaires, ses toges viriles et ses prêtresses. Remontons vers le nord de la Mayenne et, du même coup, profitons-en pour faire aussi un bond dans le temps. Rendez-vous au Moyen Âge, aux XIIIème, XIVème et XVème siècles. Après Mayenne, la route file, toute droite, jusqu'à une « petite cité de caractère » : Lassay-les-Châteaux. Les châteaux ? Oui, car il y en a trois dans cette localité. Différemment conservés, différemment mis en valeur, différemment accessibles au public aussi, mais témoins de la vitalité de cette région au Moyen Âge.

Le plus important des trois châteaux est construit du XVème siècle sous Charles VII. Tout droit sorti des contes médiévaux, avec ses tours imposantes et sa barbacane exemplaire. On ressent toute l'angoisse que pouvaient éprouver les assaillants d'une telle forteresse. Nord Mayenne 152Nord Mayenne 165

La visite est animée par un guide fortement attaché au château. Visite instructive qui nous emmène à travers les nombreuses pièces du château : la cuisine – avec son billot et son potager –, la salle d'armes, la chambre à coucher et la salle à manger. À côté dudit château, la balade est agréable le long de l'étang ; le tout confère au lieu une impression romantique – merci aux hommes du XIXème siècle ! – particulièrement apaisante et propice aux rêveries amoureuses.

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Le deuxième château que nous avons pu visiter – le troisième étant dans une propriété privée – est le château de Bois-Thibault, à l'extérieur de la ville ; il est dans un état de ruine plus avancé que le premier château mais il reçoit le soutien heureux d'une association qui travaille à le restaurer. Cette association avait ouvert les portes du château à l'occasion des Journées du Patrimoine.

Quel étonnement quand nous avons découvert plusieurs pièces, encore très bien conservées. Cheminées encore visibles, salle de voûtes au sous-sol, grandes fenêtres encore intactes. Le château de Bois-Thibault possède un réel potentiel de charme que, visiblement, l'association a bien envie d'exploiter. On ne peut que se féliciter que de telles initiatives privées voient le jour, sauvant ainsi des monuments en péril.

Nord Mayenne 224Nord Mayenne 226Nord Mayenne 232

 

Antiquité romaine, Moyen Âge tardif, voici une Mayenne que l'on n’attendait pas. Au milieu de paysages fortement marqués par la ruralité, des vieilles pierres nous rappellent que la région fut un carrefour important pour le passage des hommes et des marchandises ; une région qu'il a fallu alors protéger : Jublains et Lassay sont deux témoins, parmi d'autres, de cette Mayenne historique.

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 22:09

« Souvent conquise, jamais soumise ». Quelle île pourrait avoir cette devise ? Je devine vos réactions : c'est trop facile ! La Corse ! Oui, bien sûr, cette île souvent conquise mais jamais soumise, c'est bien la Corse. Encore aujourd'hui, l'esprit d'indépendance – sans vouloir parler d'indépendantisme – est constamment présent dans l'île que les Grecs nommaient Kallistè, « la très belle ».

Pour ce premier article, il convenait donc de plonger au coeur de l'âme corse. Dans le fief de Pascal Paoli, symbole presque mythique de la fierté corse. C’est au coeur des montagnes qui, comme ce peuple, se dressent, rugueuses et crânes, que se trouve l'une des capitales de l'âme corse, Corte.

Corte 179Corte 190 Sur la route entre Ajaccio et Bastia, Corte est une étape incontournable d'un tour de Corse. La première raison que nous avons évoquée est l'histoire de cette ville et sa nature profondément corse. Une deuxième réside dans les attraits de la ville, nichée au coeur des montagnes, non loin de la vallée de la Restonica dont la renaissance suite aux incendies de 2000 est très heureuse pour toute une région.

Corte est divisée en deux parties : la ville haute, ancienne et où les rues s'entrelacent ; la ville basse, plus moderne où logent une grande partie de 7 500 habitants. C'est vers la ville haute que nous nous dirigeons naturellement ; celle-ci est organisée autour de la place Paoli.

Corte 163 Paoli et Napoléon sont les deux grands personnages de la ville. Si le premier a en effet vécu ici, y créant même ce qui, aujourd'hui encore, est la seule université de Corse, les affiliations du second à Corte sont plus floues ; d’aucuns voudraient que l'empereur des Français y soit né. Une maison porte même une plaque indiquant que le petit « Nabulione » y fut né en 1769. Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que la ville fut assiégée par les Gênois en 1746 ; dans le fracas de la bataille, la femme du général Gaffory mérita elle aussi de passer dans la postérité : refusant de se rendre, elle vit sa maison criblée de balles. Ladite maison existe toujours et les cicatrices héritées de l'épisode sont toujours visibles.

Corte 164Corte 200Corte possède – comment pourrait-il en être autrement – son église – l'église de l'Annonciation –, de style baroque. Sa façade est parfaitement austère, bien que de couleur claire, animée seulement par des pilastres et un fronton sévère.

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Plus haut, c'est la citadelle. Autant le dire, c'est un coup de coeur. La citadelle de Corte est juchée au sommet d'une petite montagne. Véritable nid d'aigle, cette citadelle est davantage une maison fortifiée qu'une gigantesque forteresse médiévale (bien qu'elle tire ses origines de cette période). La vue y est imprenable sur Corte et la vallée de la Restonica. L'intérieur n'évoque pas un château traditionnel mais plutôt une ferme fortifiée, un baraquement pour quelques légionnaires des Syrtes. Corte 177Corte 181En contrebas de la citadelle, on trouve le musée anthropologique de la Corse qui se révèle réellement intéressant, retraçant les modes de vie et l'histoire du pays, au-delà des habituels préjugés qui accompagnent la réputation de l'île de Beauté.

Corte 207Corte est vraiment une étape sympathique. Elle l'est d'autant plus grâce à son trésor naturel que sont les gorges de la Restonica. Petit torrent de montagne, la Restonica se fraie un chemin à travers les roches, les arbres et ... les touristes. Une route étroite tente de suivre les sinuosités de la Restonica ; on peut s'arrêter à tout moment sur le bas côté et descendre au bord de l'instable ruisseau. Il faudra cependant accepter de partager ce précieux moment en compagnie d'autres amateurs de fraîcheur ... mais c'est là un prix bien tolérable pour pouvoir s'offrir un instant de privilège.

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Gastronomie

La Corse est connue aussi pour ses saveurs issues d'un terroir riche. Le moindre que l'on puisse dire, c'est que l'île ne faillit pas à sa réputation. Évoquons seulement la force et la finesse de la charcuterie corse, à travers deux de ses plus fameux représentants : le lonzo et la coppa. Le premier est un filet de porc maigre et le second est de l'échine de porc entrelardée. Vedettes de l'apéritif, les deux se mangent secs, accompagnés éventuellement d'un de ces vins corses. Force, caractère : voilà une charcuterie qui colle bien à ce peuple corse !

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 20:49

Nous avions laissé la capitale hongroise à Buda avec son quartier du château, son bastion des pêcheurs et son église hongroise. 

Passons alors le beau Danube bleu si cher à Johann Strauss – qui, soit dit en passant, deviendra peut-être d'ici quelques jours le dangereux Danube rouge – du côté de Pest. Il faut emprunter l'un des nombreux ponts de la ville ; le pont des Chaînes est la plus majestueuse de ces passerelles. Derrière nous, déjà, c'est une vue imprenable sur Buda qui s'offre à notre regard.

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Deux monuments nous accueillent à notre arrivée sur l'autre rive. En face, un hôtel : le Gresham Palace, bâti en 1907 dans le style Art Nouveau malgré une apparente austère façade. À gauche, l'Académie hongroise des Sciences.

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Si l'on longe le Danube, on se trouve très vite devant le Vigado, une salle de concert qui affiche également un étonnant style Art Nouveau : malgré les dimensions importantes du bâtiment, tout n'est que finesse. Deux étages de cinq grandes arcades vitrées permettent l'entrée de la lumière ; tout autour, la délicate sculpture de la pierre blanche entretient une légèreté raffinée. Regardant le monument, le dos au Danube, un petit être de bronze semble attendre là des amis qui ne viennent jamais.

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Derrière le Vigado, c'est la place Vörösmarty dominée par d'imposants bâtiments, tantôt massifs, tantôt très modernes, faits de verres et de fer ; mais le coeur de cette place est bien le café Gerbeaud. Les amateurs de pâtisserie s'y précipiteront : les prix abordables permettent de déguster de salvatrices gourmandises, pas forcément très légères mais toujours délicieuses. On peut aussi y manger des plats cuisinés mais nous sommes désolés, nous n'avons pas eu encore la chance d'y aller nous restaurer.

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Il est temps alors de revenir vers l'un des plus beaux monuments de Budapest. Trônant fièrement sur une place, au bout d'une rue aux immeubles colorés, c'est la basilique Saint-Etienne. Nous regrettons seulement l'environnement de la basilique : des immeubles laids datant d'une époque toute récente où, visiblement, l'harmonie architecturale n'était pas au goût du jour ...

La basilique a été inaugurée en 1906, à une époque où la Hongrie était une composante de l'immense et hétéroclite empire austro-hongrois.La basilique est de style néo-baroque ; elle se caractérise par un haut dôme, cerné par deux tours. Au centre, le décor classique use de tous ses atouts : colonnes, pilastres, fronton où une Vierge à l'Enfant siège au milieu de guerriers. Dans le porche d'entrée, une mosaïque d'inspiration orthodoxe casse quelque peu la rigueur Renaissance de l'édifice.

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A l'intérieur, ce ne sont que dorures, mosaïques et marbres. Riche décor au service du culte. La coupole est tapissée de reliques représentant Dieu, le Christ, des prophètes et quelques-uns des Apôtres. Le tout forme un ensemble très lourd mais radieux. Au fond, les reliques de Saint-Etienne peuvent être éclairées ... si vous voulez bien y mettre le prix (modéré).

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Pest est encore vaste. Nous y reviendrons, à travers ce blog, pour en montrer fidèlement les splendeurs.

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 21:53

Le patrimoine est quelque chose qu'il est difficile de définir avec précision. Patrimoine matériel et patrimoine immatériel, patrimoine ancien et patrimoine nouveau, la notion est sujette à toutes les discussions de goût sans que, toutefois, une norme acceptable et acceptée ne soit mise à jour.

Pour beaucoup de personnes, le patrimoine – je veux parler du patrimoine matériel – représente l'ensemble des monuments et objets d'arts antérieurs au XIXème siècle, avec quelques rares et célèbres exceptions : la Tour Eiffel, le Grand Palais, les musées Guggenheim, entre autres.

Le monument qui va être décrit ici est un monument connu de ceux qui s'intéressent à l'art, à l'architecture et à son histoire et à ceux pour qui le patrimoine revêt des dimensions plus étendues. Grâce au titre, les connaisseurs auront sûrement déjà reconnu la villa Savoye, à Poissy, oeuvre de l'architecte Le Corbusier, célèbre notamment pour sa Cité Radieuse de Marseille ou encore la chapelle Notre-Dame-du-haut-de-Ronchamps, en Haute-Saône.

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Construite en 1928 pour le couple Savoye, la villa est appelé Villa des Heures Claires. Endommagée durant la guerre, la villa est rachetée par la ville de Poissy en 1958 puis par l'Etat en 1962. Fait rare, la villa est classée monument historique par André Malraux du vivant de Le Corbusier.

La villa Savoye, c'est avant tout un petit résumé de la pensée de Le Corbusier. Cinq points devaient être respectés dans une construction moderne ; ils se retrouvent dans cette villa. Manifeste de la modernité pour Le Corbusier, la villa est sur pilotis ; la façade, libre, est composée de fenêtres en bandeaux ; à l'intérieur, le plan est libre tandis que le toit sert aussi de terrasse.

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L'objectif de Le Corbusier, dans cette maison mais aussi dans son oeuvre, est de proposer, dans chacun des ses travaux, une « promenade architecturale ». Pari réussi : les frontières entre intérieur et extérieur sont floues pour le visiteur et la déambulation dans la maison se fait de façon naturelle, presque sans accrocs. Un guide invisible nous invite dans sa maison, posée là, sur un tapis d'herbes au milieu d'arbres qui semblent respectueux. On se promène dans la villa comme dans les pensées de Le Corbusier.

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L'intérieur, s'il obéit aux impératifs pratiques de la vie moderne, est quelque peu sommaire. Le fonctionnel empêche t-il alors un chaleureux confort ? Difficile de juger l'oeuvre de Le Corbusier, plus de 70 ans après la construction de la villa. Ce qui, aujourd'hui, dans la villa, peut nous apparaître standard et évident, a constitué une pensée révolutionnaire pour l'époque.

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Cependant, une nouveauté mérite d'être citée dans cet article : le toit terrasse. La maison devient en intégralité la propriété de son habitant. Mieux, le toit, synonyme, encore aujourd'hui, de lieu inaccessible et – disons-le, inintéressant – devient un lieu de vie à part entière, un lieu où il faut s'investir, notamment pour le jardin. Lieu de vie, lieu de travail et lieu de détente : quand le travail au bureau de plein air est fini, on peut admirer le paysage sur la Seine depuis l'ouverture qui donne l'illusion parfaite du tableau vivant.

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On ne peut qu'encourager les visiteurs à se presser à Poissy. Si les châteaux forts et résidences royales font partie, bien évidemment, de notre patrimoine historique, la villa Savoye n'a rien à leur envier de ce côté-là. C'est une histoire plus récente et plus concrète pour nos vies actuelles qui se déroule ici. Un bond dans l'histoire en quelque sorte, certes moins dépaysant mais tout aussi important.

Gastronomie

Je ne pourrais ici que vanter les mérites du Noyau de Poissy. Liqueur inventée au XIXème siècle dans l'une des guinguettes de la ville, le Noyau se divise en deux produits, le Noyau Blanc et le Noyau Ambré, le Blanc étant le plus fort – il titre à 40° - tandis que l'Ambré titre à 25°.

Le Noyau Blanc est produit par la macération de noyaux d'abricots dans du cognac. Pour l'Ambré, c'est presque la même chose : les noyaux macèrent dans de l'armagnac.

Le Noyau de Poissy révèle des goûts d'abricots et d'amande ainsi qu'un fort parfum d'amande. Doux et sucré, le Noyau se sert frais et peut servir aussi bien d'apéritif que de digestif. Un pur délice !

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 20:15

Retour en pays occitan. Sitôt quittée Carcassonne, nous partons vers le château de Termes. Au dessus des gorges du Termenet, dans lesquelles se niche le village de Termes.

Le Termenet est en réalité une toute petite rivière. Contraste saisissant avec la verticalité des roches aux alentours. Presque une habitude désormais dans ce pays Cathare où le moindre recoin de nature imprègne profondément l'atmosphère d'une aura presque mystique.

L'histoire de ce château retiendra son siège de 16 semaines, les Croisés ne devant la reddition des armes qu'à la dysentrie des défenseurs. Il constituera, dès 1228, l'une des forteresses gardiennes de la frontière méridionale du royaume de France. Détruit en 1654 sur ordre de Louis XIV, le château actuel se compose encore d'une enceinte – non complète –, de tours et des reste d'une haute cour où les bases du donjon sont encore visibles. Un détail nous frappe : une ouverture dans les reste de la chapelle, en forme de croix latine, émouvant souvenir d'un lieu de religiosité.

Aude 2ème partie 929Aude 2ème partie 686

Notre route se poursuit vers une autre – une nouvelle devrait-on dire – forteresse du pays Cathare : Peyrepertuse. Peut-être l'un des plus beaux châteaux de la région, encore bien conservé malgré un certain état de ruine. Peyrepertuse, c'est tout d'abord un choc visuel. Perché en haut d'une crête décharnée, le château semble tenir miraculeusement sur ses bases, assemblage hasardeux de pierres de tailles magnifiquement orchestrées.

Aude 2ème partie 758

L'habitude se prend vite dans ces pays montagneux. Accéder à un site, c'est tout d'abord le vouloir car aucun – ou presque – ne se situe en rase plaine. Le château de Peyrepertuse est remarquable pour son architecture : deux châteaux en un pourrait-on dire, l'un dominant l'autre, l'un et l'autre possédant son donjon. De l'intérieur, le château est impressionnant de longueur. Entre les deux parties du château, quelques bas murets nous rappellent que la nature n'y a pas entièrement repris ses droits. Dans la partie basse du château, une chapelle rappelle que tout militaire qu'il était, ce monument était aussi médiéval ; la religion a son mot à dire au milieu du fracas des armes.

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Comme souvent dans ce pays, le paysage est à couper le souffle. Blottis au fond des vallées sombres, les villages ont le mérite d'exister, dans et à travers ces paysages, notamment grâce aux toits rouges. Au loin, l'imposant donjon de Quéribus pointe fièrement sa silhouette.

Aude 2ème partie 764

Une vingtaine de kilomètres plus loin, c'est au château d'Aguilar, situé dans la commune de Tuchan que nous nous attaquons. Le site est sec, écrasé de chaleur. Çà et là, les vignes du vignoble du Haut-Fitou semblent profiter pleinement du climat prometteur pour les saveurs locales. Forteresse royale face aux royaumes d'outre-Pyrénées, le château d'Aguilar est dans un relatif bon état. Une première enceinte flanquée de six tours protègent un donjon massif ; situé à un niveau inférieur à l'enceinte, une barbacane surveille encore les visiteurs.

Aude 2ème partie 693Aude 2ème partie 711

Il est temps de terminer notre périple. Ultime étape, Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales (66), la métropole française la plus méridionale. Perpignan est une ville étonnante, qui affiche sans complexe un caractère latin très affirmé ainsi qu'un riche patrimoine.

Le premier choc, quand on vient dans cette ville, arrive avec le Castillet, surprenante tour écarlate, presque symbolique de cette fierté catalane. Il sert d'ailleurs de musée des arts et des traditions populaires du Roussillon. Le centre ville de Perpignan est une explosion de couleurs ; les maisons rivalisent d'éclat et d'originalité dans le choix de leur apparence. Admirable monument dans ce centre ville, la loge de mer, qui contrôlait au Moyen Âge le commerce de Perpignan.

Aude 2ème partie 707Aude 2ème partie 715

Aux abords de la cathédrale, les maisons se font plus sobres, comme pour respecter l'âme du lieu. Cette cathédrale, dédiée à saint Jean, est très déroutante. Bâtie entre 1324 et 1601, elle se distingue notamment par un clocher en fer forgé.

Aude 2ème partie 713

Vous l'aurez compris, cette mince description de Perpignan n'est pas exhaustive. Gageons qu'on y trouvera une excuse pour y revenir ...

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